Les mauvais traitements d’un maître sont-ils l’unique cause de la dangerosité d’un chien ? Pour la grande majorité des cas, c’est une vérité implacable. Les mauvais traitements subis par un chien vont influer sur le comportement d’agressivité. Pour les cas les plus graves, un chien pourra devenir agressif et dangereux pour ces congénères et pour l’homme. Cette affirmation ne tient pas en compte de la législation sur les chiens « dangereux » en France. Elle ne nous aide pas non plus à réagir et à comprendre pourquoi certains chiens agressent.
La règlementation
Des lois sont appliquées en France pour réglementer la dangerosité des chiens. La loi de 1999 répartit les chiens dangereux en deux catégories distinctes. La première catégorie est celle des « chiens d’attaque » où l’on retrouve les « pittbulls », les mastiffs ou « boerbulls » et les tosa. Entrent dans la deuxième catégorie, des « chiens de garde et de défense », les chiens de race american staffordshire terrier et tosa, ainsi que les rottweiler inscrits au LOF ou non.
Ces catégories impliquent des contraintes. Par exemple, pour un chien de deuxième catégorie, celle des « chiens de garde et de défense » il vous est demandé d’avoir un permis provisoire à obtenir entre la naissance et les 8 mois du chien. Pour obtenir un permis définitif, trois choses devront s’ajouter: un test de comportement vétérinaire, une attestation de formation d’aptitude, un engagement de responsabilité civile. C’est le maire de votre commune qui vous fournira ce permis définitif. La muselière et la laisse seront obligatoires. Dans le cas où votre American Staffordshire Terrier ne serait pas LOF, il entre alors dans la catégorie « pittbull » et sera classé en première catégorie, celle des « chiens d’attaque ». Dans ce cas présent, il vous faudra stériliser votre chien. Bien évidemment, des chiens non classés dans ces deux catégories peuvent faire preuve de dangerosité. Les vétérinaires classent la dangerosité d’un chien sur une échelle de 1 à 4.
Le pittbull
Le « pittbull » a été identifié comme un chien dangereux en France durant ces dernières décennies. Il provient de croisements de l’American Stafforshire Terrier (reconnue en 1972, crée en 1936) ou du Staffordshire Terrier (reconnue en 1935). Néanmoins, le pittbull, abrégé en « pit » est souvent le fruit de plusieurs autres croisements issu d’autres espèces. Pour définir leurs caractéristiques, nous pourrions dire que ce sont des chiens dominants, têtus, difficiles à dresser et agressifs envers leurs congénères. Ils peuvent également faire preuve d’imprévisibilité dans leurs attaques. Ces attaques sont bien souvent dangereuses, car ce sont des chiens combatifs, résistants et dotés d’une puissante mâchoire. Néanmoins, bien éduqué, ces chiens peuvent être d’agréables compagnons de vie.
De nombreux chiffres ont circulé, mais les plus fiables sont sans doute ceux de la Société centrale canine. La demande déclarée de chiots staffordshire terrier, american stafforshire et bull-terrier a crû de 3 en 1990 à 400 en 1996, de 6 à 200 durant la même période pour le dogue d’Argentine, de 150 à 1 100 pour le rottweiler. La demande de chiens dits « dangereux » a augmenté en France depuis la fin des années 1990, mais moins que l’image de la dangerosité.
Réagir face à un chien dangereux
L’éducation est le premier des remèdes pour prévenir toute forme d’agression. Si vous savez que vous avez malgré tout un chien agressif, utilisez tous les équipements possibles (colliers, laisses, muselières) pour éviter de porter atteinte à l’intégrité physique des autres animaux et des humains. Faites cela même si votre chien n’est pas classé parmi les « chiens dangereux ».
Peut-on se prémunir de tout danger face à un chien ? Une agression de chien se déroule en général de cette manière. Le chien fixe, intimide, puis agresse. Vous devez intervenir au moment où le chien fixe. Il va devoir comprendre qu’il doit éviter le conflit plutôt que de le provoquer. Même si l’agressivité fait partie des troubles graves du comportement chez les chiens, elle peut être canalisée. Si l’agression est en cours, certaines techniques existent pour rompre l’attaque. Bien évidemment, ces pratiques comportent un grand risque. Utilisez un breakstick ou appliquez une pression sur la nuque afin de couper temporairement sa respiration. Cela le contraindra à lâcher sa prise.